James Rosenquist

(1933, Grand Forks, North Dakota)
Peintre américain. D’abord affichiste de métier, il commence par peindre dans la suite de l’expressionnisme abstrait. En 1959, il exploite les possibilités d’images simplifiées et de très grandes dimensions d’après les méthodes publicitaires. En 1962, il participe à l’exposition des « New Realists » qui consacre le Pop Art. Ses formats immenses, l’aspect froid de ses toiles, traitées dans une gamme de tons très particulière (toutes les couleurs sont rompues de blanc), le rapprochent de l’abstraction d’un Noland ou d’un Kelly. Mais sa manière (coups de brosses larges et souples) et le caractère très lisible de ses images l’ont parfois fait considérer comme le peintre le plus académique du Pop Art. En fait, Rosenquist travaille sur plusieurs niveaux de perception. L’emploi de surfaces gigantesques implique en effet la prise en compte de la vision périphérique. Dans une même toile, l’échelle des fragments varie, différents points de vue se combinent et, si certains éléments sont saisis au premier regard, d’autres demeurent rebelles à l’identification. En 1965, il peint sa plus grande toile : F 111 (3 x 26,5 m), peinture murale réalisée et exposée chez Leo Castelli. Un avion à réaction y traverse, compartiment par compartiment, une série d’images selon différentes modalités de présentation. L’œuvre rend alors compte de l’uniformité et du désordre des informations visuelles qui nous bombardent : « l’inflation visuelle et le choc sur la tête ». Grand inventeur formel, Rosenquist ne se limite pas à la peinture : il explore les possibilités de nouveaux supports et réalise des constructions en ronde bosse. Il produit des pièces surprenantes, où il inverse les relations du « naturel » et de l’ »artificiel », ayant toujours le souci de ne pas dévoiler ce qui fonde les rapports métaphoriques établis entre ses objets, ce qui ne les rend que plus fascinants.

I love you with my Ford, James Rosenquist, 1961
I love you with my Ford, 1961


Publié

dans

Étiquettes :