Comme pure représentation de l’esprit humain, l’art s’exprimera dans une forme esthétique purifiée, c’est-à-dire abstraite.
Piet MONDRIAN
Réalisez une construction en volume en suivant les points suivants :
- Collectez des images plates, des silhouettes d’un objet du quotidien par projection de son ombre portée sur un support papier (exemple ci-dessus). Affirmez l’écart entre l’objet référent et son image : expérimentez, en faisant varier les paramètres (: source lumineuse, positionnement de l’objet, positionnement du support, en recherchant la singularité, l’expressivité, le pouvoir de suggestion des formes révélées).
- À partir des images obtenues et choisies : formes simples noires sur un support plan blanc :
- recherchez une forme sculpturale en arrangeant, combinant, juxtaposant les silhouettes précédemment obtenues,
- imaginez sa construction en volume (son élévation, son développement dans l’espace) qui jouerait de nouveau sur les distorsions possibles, pensez aux matériaux, aux couleurs utilisées,
- dessinez la sculpture, annotez vos dessins.
- Proposez la maquette de votre projet de sculpture.
Objectifs pédagogiques
La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :
- s’approprier une démarche, un projet,
- utiliser l’ombre pour construire du sens,
- être attentif aux effets produits par l’expérimentation (déformation, exagération, distorsion, exagération…), être sensible au statut des images, la fabrication des images, leur rapport au réel,
- saisir que pour une même image, il existe plusieurs représentations et interprétations possibles,
- comprendre l’écart entre le référent et son image,
- comprendre les différents niveaux d’interprétation : esthétique, psychologique, symbolique, poétique, historique, ethnologique de l’ombre.
Questions
En quoi les objets du quotidien peuvent-ils devenir le matériau principal de l’œuvre d’art ? Comment le plasticien peut-il tirer parti des formes d’objets ? Dans quelle mesure les jeux d’ombre font-ils sens dans une œuvre ? En quoi l’écart entre le référent et sa représentation peut-il être une source d’expression ?
Références artistiques
- Jean-Baptiste REGNAULT, L’Origine de la Peinture, 1786, huile sur toile, 120 × 140 cm, à voir comme contre-exemple
- Jean-Léon GÉRÔME, Consummatum est, 1867, peinture à l’huile, 82 × 144,5 cm – https://fr.wikipedia.org/wiki/Consummatum_est
- Hans ARP, La mise au tombeau des oiseaux et papillons, Portrait de Tristan Tzara, 1916-17, bois peint, 40 × 32, 5 × 9, 5 cm
- Man RAY, La Femme, 1920, photographie épreuve gélatino-argentique, 38,8 × 29,1 cm, Centre Pompidou, Paris
- László MOHOLY-NAGY, Modulateur-espace-lumière, 1930, métaux divers, matière plastique, bois, 151 × 70 × 70 cm
- Pablo PICASSO, La Femme au jardin, 1929-1931, fer soudé par Picasso puis bronze réalisé par Julio González, Madrid, Museo National Centro de Arte Reina Sofia
- Sergueï EISENSTEIN, Ivan Le Terrible, 1945, première partie
- Pablo PICASSO, Sans titre, Daley Plaza, Chicago, 1967, sculpture, 15 m de haut, acier corten, 147 tonnes
- Keith HARING, Boxers, 1987, acier peint, 4,80 m de haut, Postdamer Platz, Berlin
- Christian BOLTANSKI, Les Ombres, 1987, installation, bougies et figurines sur équerres, dimensions variables
- Tim NOBLE et Sue WEBSTER, Instant Gratification, 2001, billets américains de 1 $, pinces métalliques, MDF, formica, Perspex (plaques acryliques), 3 ventilateurs électriques, mécanisme de machine à sous, jetons en plastique, projecteur de lumière, 76,3 × 76,3 × 222,5 cm
- Fred EERDEKENS, Neo Deo, 2002, matériaux synthétiques, projecteur, 1400 × 400 cm
- Markus RAETZ, Nach Man Ray, 2005, 2 objets cylindriques en fonte bleue, mécanisme de rotation, 53 × 28 × 26 cm
- Philippe RAMETTE, L’Ombre (de moi-même), 2007, installation lumineuse, technique mixte, dimensions variables
- Kumi YAMASHITA, Origami, 2011, 99 feuilles de papier froissé révélant le profil individualisé de 99 personnages grâce à une mise en forme du papier et une lumière rasante
Niveaux de maîtrise
Compétences | Maîtrises | |
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1.6 – Exploiter des informations et de la documentation, notamment iconique, pour servir un projet de création | Je n’exploite ni les informations ni la documentation iconique, pour soutenir mon projet. | – |
Je commence à recourir aux informations et à la documentation, notamment iconique, mais ai besoin de plus de pratique pour les intégrer de manière cohérente dans mon projet artistique. | +- | |
J’exploite les informations et la documentation, en particulier iconique, pour nourrir et enrichir mon projet de création. | + | |
J’utilise avec attention les informations et la documentation, notamment iconique, en les intégrant de manière perspicace et créative dans mon projet artistique. | ++ | |
2.3 – Se repérer dans les étapes de la réalisation d’une production plastique et en anticiper les difficultés éventuelles | J’ai du mal à me repérer dans les différentes étapes de réalisation d’une production plastique et n’anticipe pas les difficultés éventuelles. | – |
Je commence à me repérer dans les étapes de réalisation d’une production plastique, mais ai besoin de plus de pratique pour anticiper les difficultés. | +- | |
Je me repère dans les étapes de réalisation et anticipe les difficultés éventuelles lors de ma création artistique. | + | |
Je planifie et organise efficacement les étapes de réalisation de ma production plastique, en anticipant habilement les difficultés et en ajustant ma démarche en conséquence. | ++ | |
4.2 – Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique | Je n’identifie pas les caractéristiques permettant de situer une œuvre dans son contexte géographique, culturel ou historique. | – |
Je repère certaines caractéristiques permettant de situer une œuvre dans son contexte, mais celles-ci restent peu précises. | +- | |
J’identifie de manière fiable les caractéristiques plastiques, culturelles, sémantiques et symboliques situant une œuvre dans un contexte. | + | |
J’identifie avec précision et finesse les caractéristiques inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique, démontrant ainsi une connaissance approfondie et nuancée de celle-ci. | ++ |
Références au programme du cycle 4
Questionnement(s)
La représentation ; images, réalité et fiction :
- la ressemblance : le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art
- l’autonomie de l’œuvre d’art, les modalités de son autoréférenciation : l’autonomie de l’œuvre vis-à-vis du monde visible
Compétences disciplinaires
Composantes plasticiennes
– Expérimenter, produire, créer
- 1.2 – S’approprier des questions artistiques en prenant appui sur une pratique artistique et réflexive.
- 1.6 – Exploiter des informations et de la documentation, notamment iconique, pour servir un projet de création.
Composantes théoriques (méthodologiques et sociales)
– Mettre en œuvre un projet artistique
- 2.3 – Se repérer dans les étapes de la réalisation d’une production plastique et en anticiper les difficultés éventuelles.
- 2.4 – Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.
– S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité
- 3.2 – Établir des liens entre son propre travail, les œuvres rencontrées ou les démarches observées.
Composantes culturelles
– Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art
- 4.2 – Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique.