Paysage de novembre

« Novembre est un beau mois. Mais il faut aimer le gris. Et l’œil en saisir la lumière. »
_ Gilles Vigneault, extrait de La Petite Heure

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Proposez un paysage de novembre* en révélant dans votre réalisation l’étagement des différents plans** qui structure la vue d’ensemble.

* La perspective atmosphérique sera à privilégier dans la mesure où elle participe pleinement à l’illusion de la profondeur. Cette technique picturale consiste à marquer la profondeur de l’espace par le dégradé progressif des couleurs et l’adoucissement progressif des contours. Elle joue également sur les effets de contraste entre les plans du tableau. Ce type de mise en perspective apparaît au début au 15e siècle dans les paysages des maîtres flamands.
Source : Perspective aérienne — Wikipédia

** Les plans différencient les parties de l’espace suggéré d’une représentation bidimensionnelle. Ils permettent de donner l’impression de profondeur à l’image. Le premier plan est celui qui semble être le plus près de notre regard. Le second plan est par définition celui qui se présente derrière le premier. Le dernier plan est appelé l’arrière-plan.

Questions à se poser

Comment rendre compte dans un paysage de la profondeur de l’étendue ? Qu’est-ce qui ne se voit pas, mais qui fait partie du paysage automnal ? Comment une œuvre plastique peut-elle rendre visible l’invisible, le sonore, l’olfactif, les sensations ?

Essai de définition

Dans les divers dictionnaires, le paysage est toujours défini à la fois comme une étendue
géographique, une vue d’ensemble saisie par le regard et comme la représentation de cet
ensemble.
Un paysage n’existe pas en soi, c’est le spectateur qui l’invente. C’est dans le regard de celui-ci que
s’effectue la transformation d’un espace naturel en paysage en fonction de l’interprétation culturelle qu’il en fait. Le lieu naturel est esthétiquement perçu à travers le paysage qui exerce dons la fonction d’artialisation.
En peinture, le genre du paysage concerne tout autant la campagne, la mer (les marines) ou tout
autre élément naturel sans oublier les villes (paysage urbain). Il peut être combiné avec d’autres
genres et apparaît dans des scènes religieuses, des scènes de genre, dans lesquelles il prend alors le rôle de fond.

Source dossier pédagogique Le paysage au Musée des Beaux-Arts de Nantes

Claude MONET, La Pie, 1868

Références artistiques possibles

  • Pieter BRUEGHEL L’ANCIEN, Paysage d’hiver, 1565, Musée des Beaux-Arts, Anvers
  • Utagawa HIROSHIGE, Nuit de neige à Kambara (estampe de la série des Cinquante-trois Stations du Tōkaidō), 25,6 x 38,3 cm, nishiki-e, 1833
  • Claude MONET, La Charrette. Route sous la neige à Honfleur, huile sur toile, 92,5 x 65 cm, vers 1867, Musée d’Orsay, Paris.
    La campagne recouverte de neige donne à Monet l’occasion d’étudier les variations de la lumière et de jouer sur les nuances. Souhaitant rénover la représentation du paysage, l’artiste utilise un nombre limité de teintes.
    Source https://www.musee-orsay.fr/
  • Claude MONET, La Pie, huile sur toile, 130 x 89 cm, région d’Étretat, 1868, Musée d’Orsay, Paris
  • Gustave COURBET, Paysage d’hiver (La Gorge aux loups, forêt de Fontainebleau), huile sur toile, 60 x 73 cm, 1870, Collection privée, François Bertin/ Granvaux/ Prolitteris
  • Alfred SISLEY, La Place du Chenil à Marly, effet de neige, huile sur toile,  61,5 x 50 cm, 1876, Musée des Beaux-Arts de Rouen

  • Robinet TESTARD, Le secret de l’histoire naturelle contenant les merveilles et choses mémorables du monde, 1480-1485, Bibliothèque Nationale de France
  • Caspar David FRIEDRICH, Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818, huile sur toile, 95 cm x 75 cm, Kunsthalle de Hambourg, Hambourg
  • Paul CÉZANNE, La montagne Sainte Victoire,  1890,65 x 95,2, Musée d’Orsay, Paris. Les peintres au 19ème siècle sortent de leur atelier pour peindre le paysage tel qu’ils le voient ou le ressentent. “Tout dans la nature se modèle sur la sphère, le cône et le cylindre, il faut apprendre à peindre sur ces figures simples, on pourra ensuite faire tout ce qu’on voudra.” a dit Cézanne.
    Montagne Sainte-Victoire (Cézanne) — Wikipédia (wikipedia.org)
  • Edward HOPPER. Essence, 1940, huile sur toile, 102,2 x 66,7 cm, Museum of Modern Art, New York. Lumière et saturation des couleurs caractérisent ses scènes souvent désertiques traduisant une ambiance de solitude et de vide existentiel.
  • David HOCKNEY, Pearblossom Highway, 11 – 18th April 1986, #2, 1986, impression photographique, 181.6 x 271.8 cm, The J. Paul Getty Museum
  • Pierre MALPHETTES, Un arbre en bois sous un soleil électrique, 2005-2007, Collection IAC, Rhône-Alpes. Une installation qui propose un pâle avenir pour la nature dépouillée où rien ne pousse sur un sol qu’on dirait de plastique.

Questionnement(s) :

  • La représentation ; images, réalité et fiction : la ressemblance – le dispositif de représentation – l’autonomie de l’œuvre d’art, les modalités de son autoréférenciation.

Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5) :

  • Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
  • Prendre en compte les conditions de la réception de sa production dès la démarche de création, en prêtant attention aux modalités de sa présentation, y compris numérique.

Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D4, D5) :

  • Mener à terme une production individuelle dans le cadre d’un projet accompagné par le professeur.
  • Se repérer dans les étapes de la réalisation d’une production plastique et en anticiper les difficultés éventuelles.
  • Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.
  • Confronter intention et réalisation dans la conduite d’un projet pour l’adapter et le réorienter, s’assurer de la dimension artistique de celui-ci.

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art (D1, D3, D5) :

  • Reconnaitre et connaitre des œuvres de domaines et d’époques variés appartenant au patrimoine national et mondial, en saisir le sens et l’intérêt.
  • Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique.

D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine


En bandeau, Caspar David FRIEDRICH, La Mer de Glace, 1824, détail, huile sur toile, 96,7 × 126,9 cm, Kunsthalle de Hambourg


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