Vision multiple

Que vois-je ? Tout ce que je vois à une infinité de faces.

Réalisez une production plastique qui interroge le regard que nous portons sur les choses. Pour cette réalisation bidimensionnelle, vous proposerez une multiplication des angles de vision en abandonnant l’unicité (: caractère de ce qui est unique) du point de vue.

Le cas échéant, un dispositif* permettra de mieux comprendre les choses, de mieux les connaître.

* La notion de dispositif peut être définie comme le rapport entre l’appareillage, le sujet (: la scène, l’objet, le personnage) présent dans la visée de l’appareil et le regard de l’artiste.

Questionnement

  • Comment donner à voir le volume des choses ? Comment fragmenter en facettes l’unité du sujet regardé ? Comment alors exploiter le cadrage, l’angle et le point de vue ?
  • En quoi la représentation peut-elle être liée à la connaissance que l’on a des choses ?
  • En quoi le dispositif plastique participe-t-il à la compréhension de celles-ci ?

Définitions

  • Regarder : diriger volontairement ses yeux sur quelque chose, quelqu’un pour le voir.
  • Voir : percevoir par la vue.
  • Percevoir : saisir, remarquer par les sens.
  • Angle de vue — en prise de vue photographique ou prise de vues cinématographique — est l’angle formé dans un plan vertical par l’axe optique de l’appareil et l’horizontale.
    Lorsque l’axe optique de l’appareil s’éloigne de l’horizontale, on parle de :
    – plongée quand la vue est prise d’un point d’observation plus élevé que le sujet ;
    – contre-plongée quand le point de vue est plus bas que le sujet principal.
  • Point de vue : endroit d’où l’on regarde, d’où l’on photographie ou filme.
  • Bidimensionnel, tridimensionnel : en 2, en 3 dimensions.
  • 3D : le terme 3D est employé en infographie pour désigner des modélisations d’objets en volume.

Références artistiques possibles

  • Félix NADAR, Autoportrait en douze poses, 1861-1867, étude pour une photosculpture, épreuve sur papier salé d’après un négatif sur verre au collodion, 15,7 x 13,8 cm {BnF, département des Estampes et de la Photographie. Cet étonnant portrait tournant en douze poses successives est une application de l’invention de François Willème (1830-1905) qui tenta dans les années 1860 de combiner photographie et sculpture selon une méthode extrêmement complexe qui connut un bref succès. Source {BnF
  • Pablo PICASSO, Violon et raisin, 1912, 61 x 51 cm, huile sur toile, Museum of Modern Art, NY
Pablo PICASSO, Violon et raisin, 1912

Le peintre décompose le violon en éléments constitutifs distincts, le montrant simultanément à partir de différents points de vue (cf. Cubisme) et propose dès lors au spectateur de faire un travail d’analyse sur la reconstruction de l’instrument de musique. La composition forme un ensemble synthétique sans donner une représentation conventionnelle du violon – différents aspects de l’objet sont bien représentés mais avec des points de vue différents caractéristiques : la crosse en vue latérale et ouïe en vue de face.

  • René MAGRITTE, L’Évidence éternelle (The Eternally Obvious), 1930, cinq peintures sur toile, indissociables, 167,6 x 38,1 x 55,9 cm, Menil Collection, Houston.
  • David HOCKNEY, Une chaise, jardin du Luxembourg, Paris, 10 août 1985, photocollage, 110,5 x 80 cm, Collection David Hockney.
    La chaise s’est fragmentée en perspective inversée. La représentation de l’objet se décompose en plusieurs axes de vue et d’approche dans le plus bel héritage du cubisme. Ainsi, la chaise ne se divise pas, mais plutôt elle se partage en pliages multidirectionnels.
  • John COPLANS, Self-Portrait (Upside Down, No. 1), 1992, épreuves gélatino-argentique, 213,68 cm de haut, Collection SFMOMA, NY.
  • Carole BENZAKEN, La Brea Night, 2002, acrylique sur toile. 180 x 283 cm – http://www.carolebenzaken.net/
  • Maurizio GALIMBERTI, Johnny Deep, 2003, mosaïque de photographies Polaroid.
  • Lorna BARNSHAW, Replicants, 2013, impression numérique, Collection de l’artiste.
    L’artiste britannique propose avec cette série d’études faciales des impressions 3D créées à l’aide d’une application informatique, d’un logiciel et d’une méthode d’impression tous différents voulant ainsi produire des interférences dans le procédé et créant de l’erreur humaine à travers le filtre numérique. Le résultat est une série de sculptures en forme de masque, avec des caractéristiques uniques à chaque plateforme informatique utilisée.
  • Isidro BLASCO, Above and Under the L-Train, 2016, Tirage chromogène, bois, métal, 10,6 x 6 x 3,65 m, Collection de l’artiste – https://isidroblasco.com/
1/ Félix Nadar, Autoportrait tournant – 2/ René Magritte, l’Évidence éternelle
3/ David Hockney, Une chaise, Jardin du Luxembourg – 4/ John Coplans, Self-Portrait
5/ Maurizio Galimberti, Johnny Deep – 6/ Isidoro Blasco, Above and Under the L-Train


Questionnement(s) :

  • La représentation ; images, réalité et fiction : la ressemblance – le dispositif de représentation.
  • L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur : la présence matérielle de l’œuvre dans l’espace.

Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5) :

  • Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
  • S’approprier des questions artistiques en prenant appui sur une pratique artistique et réflexive.
  • Prendre en compte les conditions de la réception de sa production dès la démarche de création, en prêtant attention aux modalités de sa présentation, y compris numérique.

Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D4, D5) :

  • Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité (D1, D3, D5) :

  • Établir des liens entre son propre travail, les œuvres rencontrées ou les démarches observées.

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art (D1, D3, D5) :

  • Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique.

D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine


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