Total Recall

En 2048, Douglas Quaid mène une vie tranquille. Cependant, il ne se sent pas à sa place et rêve très fréquemment de Mars, alors qu’il ne s’est jamais rendu sur cette planète. Obsédé par ce rêve, il s’intéresse à l’offre de la société Rekall qui propose à ses clients l’implant de souvenirs factices. Enfin décidé à s’implanter un souvenir, il se rend chez Rekall.

Peu de temps après le début de l’intervention, alors que Quaid endormi est prêt à recevoir son souvenir…

Total Recall (1990), un film de science-fiction de Paul VERHOEVEN

Interprétez au travers les yeux de votre héros l’expérience de l’implantation du souvenir, le va-et-vient entre souvenir et réalité sous la forme d’une planche de bande dessinée.

Votre utilisation de la couleur, du point de vue et le choix du format des vignettes aideront à comprendre s’il s’agit du souvenir ou de la réalité.

À propos de la narration séquentielle

1. Les codes de la mise en séquence
– Le morcellement, dans l’espace de représentation, du récit (glyphes, bas-reliefs, vignettes…),
– la narration au service de l’articulation des unités,
– les signes expressifs : irrégularité du format des vignettes, perméabilité d’une à l’autre, distorsions, expansion, éclatement du cadre, circulation des personnages dans l’espace du support, et hors des vignettes, rapport graphique avec le texte, la bulle…

2. La continuité/ discontinuité spatio-temporelle
– La prise en charge de celle-ci par des éléments iconiques sous la forme de relais visuels (raccords),
* soit par la répétition métonymique du même espace identifié comme continu d’une unité à l’autre,
* soit par la citation métonymique des personnages et de leurs caractéristiques.
– L’utilisation de codes spécifiques obéissant à une rhétorique qui assume la fonction narrative : cadrages, angles de vue, raccords sur le mouvement, sur le regard, présence du hors-champ, jeu de profondeur…

Objectifs pédagogiques

La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :

  • réaliser une image en mettant en évidence la notion d’écart
  • comprendre que l’image de la réalité n’est pas la réalité
  • utiliser à des fins narratives l’écart entre réalité et fiction
  • comprendre que l’association, la collision sont des notions essentielles à la compréhension des images dans un schéma narratif
  • bouleverser, déstructurer, renouveler le schéma narratif.

Questions abordées

En quoi la narration modifie le dispositif de représentation ? Comment la narration visuelle intègre-t-elle les dimensions temporelles, séquentielles et fictionnelles ? Dans quelle mesure l’écart entre le référent et sa représentation peut-il être source d’expression narrative ?

Références artistiques possibles

  • Vitrail de la Parabole du bon Samaritain, Cathédrale de Bourges, 13e siècle
  • Légende dorée de Jacques de VORAGINE, page compartimentée, Manuscrit, 39,5 × 29,5 cm, vers 1480, Paris
  • Sandro BOTTICELLI, L’Histoire de Nastagio degli Onesti, 1483, série de 4 panneaux (83 × 138 cm), tempera sur bois, Musée du Prado, Madrid et Palazzo Pucci, Florence
  • Pieter BRUEGHEL L’ANCIEN, La parabole des aveugles, 1568, détrempe sur toile, 86 × 154 cm, Musée Capodimonte, Naples
  • Winsor Mc CAY, Le petit Sammy éternue, 1904, New York Herald. Toutes les semaines, dans une bande dessinée de six cases (strip), il met en scène les éternuements du petit Sammy aux conséquences cataclysmiques pour son entourage. Invariablement, à la sixième case, le petit Sammy se fait expulser de la vignette d’un magistral coup de pied aux fesses.
  • George HERRIMAN, Krazy Cat, première publication en 1913
  • Pablo PICASSO, Le taureau, 1945, lithographie
  • Duane MICHALS, extrait de la série The Journey of the Spirit after Death, 1971, photographies
  • Chris BURDEN, Sculpture in three parts, 1974
  • Marc-Antoine MATHIEU, Le Processus, 1993, Éd. Delcourt. « Tout mon destin gisait là, mis à plat, écrit… Et il m’avait été donné pour un instant d’y échapper. »
  • Frédéric MAGAZINE, Emmanuelle PIDOUX, C’est difficile des fois, 2009, livre d’artistes
  • Emmanuel ESPINASSE, Superpixel, 2014, images numériques

Questionnement(s)

La représentation ; images, réalité et fiction :

  • la ressemblance : le rapport au réel et la valeur expressive de l’écart en art
  • la narration visuelle : mouvement et temporalité suggérés ou réels, dispositif séquentiel et dimension temporelle, durée, vitesse, rythme, montage, découpage, ellipse…
  • la création, la matérialité, le statut, la signification des images : les différences d’intention entre expression artistique et communication visuelle, entre œuvre et image d’œuvre

Compétences disciplinaires

Composantes plasticiennes

Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5)

  • Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
  • S’approprier des questions artistiques en prenant appui sur une pratique artistique et réflexive.
  • Explorer l’ensemble des champs de la pratique plastique et leurs hybridations, notamment avec les pratiques numériques.

Composantes théoriques

Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D4, D5)

  • Concevoir, réaliser, donner à voir des projets artistiques, individuels ou collectifs.
  • Mener à terme une production individuelle dans le cadre d’un projet accompagné par le professeur.
  • Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité (D1, D3, D5)

  • Établir des liens entre son propre travail, les œuvres rencontrées ou les démarches observées.
  • Porter un regard curieux et avisé sur son environnement artistique et culturel, proche et lointain, notamment sur la diversité des images fixes et animées, analogiques et numériques.

Composantes culturelles

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art (D1, D3, D5)

  • Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique.
  • Proposer et soutenir l’analyse et l’interprétation d’une œuvre.

D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine


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