Antipub

Toute publicité dans un lieu public qui ne vous laisse pas le choix de la voir ou non est à vous. Elle vous appartient. À vous de la prendre, de la réarranger, de la réutiliser. Demander la permission serait comme demander si vous pouvez garder la pierre qu’on vient de vous jeter à la figure.

Banksy, Guerre et Spray, Éd Alternatives, Paris

Après avoir effectué quelques recherches sur le collectif Brandalism, proposez une antipub sous la forme d’une publicité détournée* replacée dans son espace public. Ayez pour cette réalisation une véritable réflexion critique de la société décriée par Banksy.

*Détourner : en arts plastiques, c’est utiliser une image ou un objet existant en modifiant son sens original ou sa fonction. Le détournement est la réutilisation par un artiste de slogans, d’images publicitaires, de campagnes de marketing pour créer une nouvelle œuvre portant un message différent, souvent opposé au message original. C’est une sorte de parodie satirique, qui réutilise ou imite l’œuvre originale. Le détournement le plus connu est le détournement publicitaire. (Wikipédia)

Bill POSTERS, Mc Bomb, 2012, affiche

Objectifs pédagogiques

La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :

  • être capable de donner une nouvelle signification à une image publicitaire
  • tirer parti des codes de communication de la publicité et des techniques du street-art
  • être capable de maîtriser l’outil informatique (recherche et logiciel de retouche photo).

Questions abordées

Comment donner à voir une nouvelle image, faire évoluer son statut ? Quels liens existent entre l’art et la société de consommation ? Dans quelle mesure l’art glorifie-t-il ou dénonce-t-il la société de consommation ?

Références (Wikipédia)

ZEVS, Visual Attack, 2001, affiche publicitaire bombée

Références artistiques possibles

  • John HEARTFIELD, Adolf l’Übermensch : avale de l’or et recrache des insanités, 1932, photomontage, AIZ 11. no. 29, J. Paul Getty Museum
  • CÉSAR, Compression « Ricard« , 1962, tôle d’acier laquée compressée, 153 × 73 × 65 cm, Centre Pompidou, Paris
  • Andy WARHOL, Campbell’s Soup Cans, 1962, peinture polymère synthétique peinte sur 32 cadres, chaque cadre mesure : 50,8 × 40,6 cm
  • Andy WARHOL, Green Coca-Cola Bottles, 1962, peinture acrylique, sérigraphie et graphite sur toile, 210,2 × 120,53 cm, Whitney Museum of American Art
  • Andy WARHOL, Brillo Boxes, 1964, boîtes en contre-plaqué avec sérigraphie et acrylique, boîte : 43,2 × 43,2 × 35,6 cm chacune
  • ERRÓ, Foodscape, 1964, collage marouflé sur toile, 200 × 300 cm
  • Duane HANSON, Lady Market, 1969, polyester, fibre de verre, peinture acrylique, huile, cheveu, prothèse oculaire, chariot de supermarché, boîte de conserve et nourriture, 166 × 130 × 65 cm
  • Barbara KRUGER, Untitled (I Shop therefore I Am), 1987, sérigraphie, 280 × 283 cm
  • Shepard FAIREY, André the Giant Has a Posse, 1989, sticker
  • Andreas GURSKY, 99 cent, 1999, photographie, 206,5 × 337 × 5,8 cm, Centre Pompidou, Paris
  • ZEVS, Visual Attack, 2001, affiche publicitaire, peinture rouge. L’artiste « exécute » les top modèles d’affiches publicitaires en leur bombant un point rouge dégoulinant au milieu du front.
  • Jean-Baptiste MONDINO, pochette disque de J’accuse de Damien SAEZ, 2010, photographie
  • BANKSY, La Chute, nov 2011, pochoir, Londres
  • Vermibus, Dissolving Europe, 2013, affiches publicitaires (dans abribus) modifiées au dissolvant
  • Wang GUANGYI, Great Criticism, Coca Cola, 2015, huile sur toile, 150 ×120 cm
  • Jani LEINONEN, The Most Terrible Things, 2015, acrylique sur polystyrène, 920 × 391 × 40 cm

Questionnement(s)

La représentation ; images, réalité et fiction :

  • la création, la matérialité, le statut, la signification des images : l’appréhension et la compréhension de la diversité des images ; leurs propriétés plastiques, iconiques, sémantiques, symboliques ; les différences d’intention entre expression artistique et communication visuelle, entre œuvre et image d’œuvre
  • la conception, la production et la diffusion de l’œuvre plastique à l’ère du numérique : les incidences du numérique sur la création des images fixes et animées, sur les pratiques plastiques en deux et en trois dimensions ; les relations entre intentions artistiques, médiums de la pratique plastique, codes et outils numériques.

L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur :

  • la présence matérielle de l’œuvre dans l’espace, la présentation de l’œuvre : l’exploration des présentations des productions plastiques et des œuvres.

Compétences disciplinaires

Composantes plasticiennes

Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5)

  • Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
  • S’approprier des questions artistiques en prenant appui sur une pratique artistique et réflexive.
  • Recourir à des outils numériques de captation et de réalisation à des fins de création artistique.
  • Explorer l’ensemble des champs de la pratique plastique et leurs hybridations, notamment avec les pratiques numériques.

Composantes théoriques

Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D4, D5)

  • Concevoir, réaliser, donner à voir des projets artistiques, individuels ou collectifs.
  • Mener à terme une production individuelle dans le cadre d’un projet accompagné par le professeur.
  • Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.
  • Confronter intention et réalisation dans la conduite d’un projet pour l’adapter et le réorienter, s’assurer de la dimension artistique de celui-ci.

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité (D1, D3, D5)

  • Expliciter la pratique individuelle ou collective, écouter et accepter les avis divers et contradictoires.

Composantes culturelles

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art (D1, D3, D5)

  • Interroger et situer œuvres et démarches artistiques du point de vue de l’auteur et de celui du spectateur.

D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine


*Photographie mise en avant : NO-AD Project de Vermibus, nov 2012, Berlin. Le projet avait pour objectif de réduire l’impact de la publicité à laquelle les citoyens sont exposés, en enlevant les affiches et en laissant l’espace vide. Source : https://vermibus.com/ (site de l’artiste)