Les musiciens de Brême

Dans un village situé non loin de Brême, un meunier vit avec son âne. Ce dernier prenant de l’âge, son maître décide de le tuer pour récupérer sa peau. Mais l’âne pressent les ennuis et s’enfuit la nuit venue. Il décide de se rendre à Brême pour devenir musicien. En chemin, il rencontre un chien trop âgé pour la chasse et dont le maître veut se débarrasser. L’âne propose alors au chien d’aller avec lui à Brême pour s’engager dans l’orchestre municipal. Plus loin, l’âne et le chien rencontrent un chat et un coq dans la même situation qu’eux, et leur proposent de les suivre sur la route de Brême.

Un soir, les quatre animaux découvrent une maison habitée par des voleurs. Bien décidés à prendre leur place, ils élaborent un plan pour se débarrasser des voleurs : l’âne se place devant la fenêtre de la maison, le chien monte sur l’âne, le chat sur le chien et le coq sur le chat ; quand ils sont ainsi installés, ils donnent de la voix tous ensemble, bondissent par la fenêtre et les voleurs, effrayés, s’enfuient. Après la disparition des voleurs, les quatre compagnons à pattes décident de s’installer dans la maison.

Le chef des voleurs envoie plus tard un de ses hommes pour voir s’ils peuvent récupérer la maison. Peine perdue : les animaux, dans le noir, l’attaquent et le terrorisent.

Les animaux finissent par s’installer définitivement dans la confortable maison et ne joueront pas à Brême.

_ Les Musiciens de Brême des frères GRIMM, 1819, source : Wikipédia

À partir de différentes photographies libres de droits d’animaux et triées selon les critères déterminés par votre projet, réalisez un photomontage numérique réaliste représentant la créature aperçue par les voleurs.

#hybride #chimère #photomontage #collage #hétérogénéité

Les élèves seront amenés à :

  • comprendre en quoi les interventions plastiques ouvrent des questions relatives à l’hétérogénéité et à la cohérence,
  • prendre conscience du sens produit par l’utilisation des techniques mixtes dans la pratique plastique,
  • verbaliser les concepts d’apparence, de vraisemblance, d’assemblage, d’hétérogénéité à partir de leurs productions plastiques.

Questions abordées

En quoi la technique utilisée, choisie, va-t-elle avoir une incidence sur la ressemblance ? Dans quelle mesure est-il possible donner une unité à des éléments variés, hétérogènes ? En quoi la production plastique constituée de différents éléments peut-elle faire unité ?

Thomas GRÜNFELD, Âne-coq, 1996, taxidermie, corps d’âne avec tête de coq
FRAC Occitanie , Toulouse

Références artistiques possibles

  • Raoul HAUSMANN, Tatlin chez lui, 1920
  • Hannah HÖCH, La belle fille, 1920
  • John HEARTFIELD, Adolf, le surhomme, AIZ, 17 juillet 1932
  • Richard HAMILTON, Qu’est-ce qui peut bien rendre nos foyers d’aujourd’hui si différents, si sympathiques ? 1956
  • Pablo PICASSO, Tête de taureau, 1941, selle et guidon, cuir et métal, 33,5 × 43,5 × 19 cm, Musée national Picasso, Paris
  • Victor BRAUNER, Loup-table , 1939/ 1947, bois et éléments de renard naturalisé, 54 × 57 × 28,5 cm, Centre Pompidou, Paris
  • Pablo PICASSO, La Guenon et son petit, 1951, sculpture en métal, hauteur : 56 cm, largeur : 34 cm, profondeur : 71 cm
  • Meret OPENHEIM, Object (Le Déjeuner en fourrure), 1936, assemblage, tasse, soucoupe et petite cuillère recouvertes de fourrure de gazelle, MoMA, NY
  • Salavator DALÍ, Le Téléphone aphrodisiaque (ou Le Téléphone homard), 1936, plastique et métal, 20,96 × 31,12 x× 16,5 cm, Minneapolis Institute of Art
  • Niki de SAINT-PHALLE, Khrouchtchev et Kennedy, 1962, bois, fil de métal, plâtre, objets, peinture acrylique, hauteur 202 cm
  • Niki de SAINT-PHALLE, La Femme éclatée, 1963, bois, fil de métal, plâtre, objets, peinture acrylique, 190 × 131 × 32 cm
  • Joan FONTCUBERTA, Fauna, Solenoglypha Polipodida, 1985, photomontage, tirage argentique
  • Bernard PRAS, Portrait de Louis XIV en pied, 2003, photographie
  • Thomas GRÜNFELD, Âne-coq (Misfit), 1996, taxidermie, corps d’âne avec tête de coq, 86 × 78 × 17 cm, Les Abattoirs, Musée-FRAC Occitanie, Toulouse
  • Maurizio CATTELAN, Love Lasts Forever, 1997, squelettes d’âne, chien, chat et coq, 210 × 120 × 60 cm
  • Patricia PICCININI, The young family, 2002, impression 3D, silicone, fibre de verre, cuir, cheveux humains et contreplaqué, 85,1 × 149,9 × 120 cm
  • Alessandro GALLO, Iguana, 2012, céramique, 61 × 20 × 13 cm

Questionnement(s)

La représentation plastique et les dispositifs de présentation :

  • la ressemblance : découverte, prise de conscience et appropriation de la valeur expressive de l’écart dans la représentation,
  • les différentes catégories d’images, leurs procédés de fabrication, leurs transformations : la différence entre images à caractère artistique et images scientifiques ou documentaires, l’image dessinée, peinte, photographiée, filmée, la transformation d’images existantes dans une visée poétique ou artistique,

Les fabrications et la relation entre l’objet et l’espace :

  • l’hétérogénéité et la cohérence plastiques : les questions de choix et de relations formelles entre constituants plastiques divers, la qualité des effets plastiques induits ; le sens produit par des techniques mixtes dans les pratiques bidimensionnelles et dans les fabrications en trois dimensions,

Compétences disciplinaires

Composantes plasticiennes

– Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5)

  • Choisir, organiser et mobiliser des gestes, des outils et des matériaux en fonction des effets qu’ils produisent.
  • Intégrer l’usage des outils informatiques de travail de l’image et de recherche d’information, au service de la pratique plastique.

Composantes théoriques

– Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D5)

  • Identifier les principaux outils et compétences nécessaires à la réalisation d’un projet artistique.

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir l’altérité (D1, D3)

  • Justifier des choix pour rendre compte du cheminement qui conduit de l’intention à la réalisation.

Composantes culturelles

– Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art (D1, D3, D5)

  • Repérer, pour les dépasser, certains a priori et stéréotypes culturels et artistiques.
  • Identifier quelques caractéristiques qui inscrivent une œuvre d’art dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique, contemporain, proche ou lointain.
  • Décrire des œuvres d’art, en proposer une compréhension personnelle argumentée.

* D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine