Espace personnel

Espace mental ou réel, virtuel ou tridimensionnel, mais personnel.
Sous la forme d’une maquette en papier, créez un lieu – expressif ou offrant une expérience sensorielle – qui vous ressemble !

#installation #environnement #lieu

En quoi votre réalisation révèle-t-elle ou favorise-t-elle l’expression de votre personnalité ? Dans quelle mesure l’expérience sensorielle du spectateur permet la compréhension de votre celle-ci ?

Références artistiques possibles

  • Gordon MATTA-CLARK, Conical intersect, 1975-1978, Paris, 27-29 rue Beaubourg, Paris
  • Ilya KABAKOV, The Man Who Flew into Space from His Apartment, 1981-1988
  • Tadashi KAWAMATA Tadashi (né en 1953), Apartment Project, Tetra House N-3 W-26, 1983
  • Daniel BUREN, Points de Vue ou Le Corridorscope, mai-juin 1983, travail in situ à l’intérieur du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, peinture blanche, tableaux provenant des réserves du musée, miroir, tubes en acier, tissu, son (août-septembre), Sapporo (Japon)
  • Yayoi KUSAMA, Dots Obsession, Infinity Mirrored Room , 1998, installation. peinture, miroirs, ballons, adhésifs, hélium, 280 x 600 x 600 cm, Les Abattoirs, Toulouse
  • Claude LÉVÊQUE, Le Grand Sommeil, MAC/VAL, 2006
  • Thomas HIRSCHHORN, Too Too-Much Much, 2010, Deurle (Belgique), Dhondt-Dhaenens Museum.
  • Anish KAPOOR, Léviathan, 2011, Grand Palais, Paris
  • Barbara KRUGER, Belief+Doubt arrives, 2012, Hirshhorn Museum, Washington, USA
  • rAndom international, The rain room , 2012, Lacma (Los Angeles County Museum of Art)
  • James TURRELL, Roden Crater, près de Flagstaff (Arizona), 1974-2014
  • Olafur ELIASSON, Riverbed, 2014, installation in situ, envahissant l’aile sud du Louisiana Museum of Modern Art
  • Ann Veronica JANSSENS, yellowbluepink, 2015, Wellcome Collection, London, UK
  • Chiharu SHIOTA, Me Somewhere Else, 2018, laine rouge, corde et matière plastique, Blain|Southern, London, UK

Installation

L’installation trouve sa singularité, semble-t-il, dans l’idée d’agencement, de diverses techniques ou différentes manières de faire, d’un environnement muséal ou extérieur.

En effet nous pouvons remarquer, dans les pratiques d’artistes des années 1970-80, le décloisonnement entre les disciplines artistiques et leur cohabitation dans une même production et du même coup dans un même lieu.

Ainsi, chez un artiste comme Joseph BEUYS, il sera caractéristique de retrouver diverses formes de productions : dessins, films d’action, objets, ensembles de sculptures…

Dans une pièce qu’il a installée à la galerie Durand-Dessert en janvier 1992, intitulée : Dernier espace avec introspecteur (1964-82) apparaissent différents matériaux associés, ainsi que diverses pratiques : deux volumes angulaires en cire d’abeille moulée dans du plâtre, entre ceux-ci, une chaise à graisse réplique de Fettstuhl, réalisée en 1964 ; au bout de cet espace, un trépied sur lequel est fixée une relique de l’accident, juste derrière le rétroviseur, fixée au mur de la galerie, une photo de rétroviseur. Dans l’utilisation et dans l’agencement de la pièce, les matériaux forment un tout, une nature propre à la pièce, nature enfermée dans l’espace d’une galerie dont il s’agit de célébrer le nouvel espace. Il s’agit bien ici d’une installation qui mêle diverses manières de faire pour engendrer un ensemble cohérent.

Tout comme dans Dernier espace avec introspecteur, le Mastaba de Jean-Pierre RAYNAUD reflète l’état d’esprit d’un créateur puisqu’il définit ce lieu ni comme une maison, ni comme un atelier mais comme un espace pour voir ses propres œuvres. Parmi ces œuvres, une centaine de bassines d’hôpitaux sont rangées soigneusement sur le sol et contiennent des morceaux de son ancienne maison. « Je suis très attaché à cette maison et je continue à vivre avec elle […] j’ai vécu vingt-trois ans dans une maison qui était tout en carrelage, dans laquelle il n’y avait pas d’œuvre, justement parce que l’œuvre était la maison. Il fallait lui laisser son espace […]. » La maison et le Mastaba apparaissent donc comme des installations : la présentation actuelle de la maison démolie, morcelée dans des bassines, confirme ici le sens donné à l’installation.

Dans ces exemples, l’œuvre unique en tant qu’objet est transformée par son espace de présentation : non seulement c’est le lieu qui définit l’œuvre mais elle ne peut exister sans celui-ci.

Environnement

Variante de l’installation.
Les « environnements » que les artistes développent étendent le concept d’architecture au-delà du construit pour envisager un espace qui s’expérimente physiquement et psychiquement. Les dispositifs immersifs que certains mettent au point pour modifier les perceptions des individus confinent à l’immatérialité et à une redéfinition des liens qui unissent espace et corps, art et architecture.

Barbara KRUGER, ans titre, 1994-1995, installation, sérigraphie et collage, dimensions variables,
Mu­sée Lud­wig, Cologne, Allemagne
Chiharu SHIOTA, Dialogue from DNA, 2004, installation
Chiharu SHIOTA, Labyrinth Of Memory, 2012, installation, robes blanches, laines noires, La Sucrière, Lyon
Yayoi KUSAMA, With All My Love for Tulips, I Pray Forever, installation,
vue de l’exposition à Singapore 2017
Yayoi KUSAMA, Infinity Room-Gleaming Lights of Soul, installation,
vue de l’exposition à Singapore 2017

Questionnement(s)

  • La représentation ; images, réalité et fiction : le dispositif de représentation.
  • L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur : la présence matérielle de l’œuvre dans l’espace, la présentation de l’œuvre – l’expérience sensible de l’espace de l’œuvre.

Expérimenter, produire, créer (D1, D2, D4, D5)

  • Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.
  • Prendre en compte les conditions de la réception de sa production dès la démarche de création, en prêtant attention aux modalités de sa présentation, y compris numérique.

Mettre en œuvre un projet artistique (D2, D3, D4, D5)

  • Concevoir, réaliser, donner à voir des projets artistiques, individuels ou collectifs.

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité (D1, D3, D5)

  • Dire avec un vocabulaire approprié ce que l’on fait, ressent, imagine, observe, analyse ; s’exprimer pour soutenir des intentions artistiques ou une interprétation d’œuvre.

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art (D1, D3, D5)

  • Identifier des caractéristiques (plastiques, culturelles, sémantiques, symboliques) inscrivant une œuvre dans une aire géographique ou culturelle et dans un temps historique.

D1 Les langages pour penser et communiquer – D2 Les méthodes et outils pour apprendre – D3 La formation de la personne et du citoyen – D4 Les systèmes naturels du monde et l’activité humaine – D5 Les représentations du monde et l’activité humaine


* SQUIDSOUP, Submergence, 2017, installation immersive, Scottsdale Museum of Modern Art, USA
Submergence – squidsoup.org


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