Faire trace

Pour la réalisation de 9 croquis rapides de l’objet proposé en modèle, utilisez successivement – en recherchant à obtenir des effets artistiques différents – le stylo, le pinceau fin et la brosse plate sur alternativement divers supports apportés, par exemples : feuille de papier, de carton, coupon de toile (coton, synthétique), plaque de mousse polyester, de bois, film plastique, galet, carreau de faïence…

#expérimentation #trace

Pensez le tracé comme une ligne sensible : sinueuse, ondoyante, heurtée, déliée… , le gribouillage rageur et spontané, la ligne réfléchie, appliquée, maîtrisée, épaisseur et intensité du trait possiblement rehaussé, appuyé, finesse de lignes délicates, prégnance de l’outil choisi, empreinte de l’outil, effacement du trait, respiration de la surface, persistance de tracés incrustés dans la chair du papier, menus accidents…

Questions abordées

En quoi les caractéristiques physiques du support et de l’outil influencent-elles le geste de l’artiste ? Dans quelle mesure le choix de l’instrument aura une incidence sur le résultat et le geste ? En quoi l’outil, le support et le geste conditionnent-ils la création ?

Objectifs pédagogiques

La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :

  • prendre en compte l’influence des outils et du geste dans la représentation en deux dimensions,
  • saisir les relations entre la matérialité du support, le geste, le médium, l’outil,
  • choisir les outils et à en comprendre le geste et en observer la trace.

Références artistiques possibles

  • Bernard BUFFET, La Rochelle 30/100, 1954, pointe sèche sur vélin BFK de Rives, 56 × 77 cm, Lacourière et Frélaut Imprimeur, Paris
  • Zao WOU-KI, Sans titre, 1968, aquarelle sur papier, 75,5 × 56,5 cm, Centre Pompidou, Paris
  • Roman OPALKA, Opalka 1965/1 à l’infini, détail 3666937-3669842, encre de Chine sur papier sous coffret de plexiglas, 33,9 × 24,8 × 2,6 cm, Centre Pompidou, Paris
  • Philippe FAVIER , Sans titre, 1987, peinture sur verre dans une boîte de sardines, 12 × 9,5 × 3 cm, Galerie Yvon Lambert, Paris
  • Olivier DEBRÉ, Sans titre, 1990-1991, huile sur toile, 380 × 915 cm
  • Judith BRAUN, FINGERING #4, 2010, dessin au charbon avec les doigts sur un mur, 304 × 460 cm
  • The KID, As water reflects the face, so one life respects the hear, 2015, stylo Bic sur papier, 182 x 182 cm
  • Emil FERRIS, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, 2018, roman graphique, Éd. Monsieur Toussaint Louverture
  • Yan PEI-MING, Portrait de Gustave Courbet, 2019, huile sur toile, 120 × 150 cm. Le travail pictural du peintre se distingue avant tout par les très grands formats qu’il utilise, créant ainsi un rapport physique entre le spectateur et ses œuvres. Sa peinture est constituée de larges touches entrecroisées et superposées, exécutées dans un geste énergique, voire violent, dans une sorte de corps à corps entre le peintre et sa toile. De plus, sa production artistique est essentiellement monochrome : utilisant du blanc, du noir, d’innombrables nuances de gris et parfois aussi des couleurs. Il s’affirme comme peintre de l’ombre et de la lumière par excellence. Enfin, en raison de son parcours et des sources d’inspiration, sa peinture crée des ponts entre l’Orient et l’Occident, entre la tradition et la modernité.
L’artiste Yan PEI-MING réalisant le portrait de Gustave Courbet à Ornans le 5 avril 2019 (Photo AFP/S.Bozon)

Niveaux de maîtrise

Compétences

Maîtrises

1.1 – Choisir, organiser et mobiliser des gestes, des outils et des matériaux en fonction des effets qu’ils produisent

J’ai du mal à faire des choix pertinents pour créer des effets artistiques.

Je commence à explorer différents gestes, outils et matériaux, mais le résultat est souvent imprévisible.

+-

Je fais les bons choix et parviens à créer les effets artistiques prévus dans mon projet.

+

Je fais preuve d’une réelle maîtrise dans le choix, l’organisation et l’utilisation de gestes, d’outils et de matériaux pour créer des effets artistiques variés et convaincants.

++

2.1 – Identifier les principaux outils et compétences nécessaires à la réalisation d’un projet artistique

Je ne parviens pas à identifier les outils et les compétences nécessaires pour réaliser mon projet artistique.

Je commence à reconnaître certains outils et compétences nécessaires, mais fais encore des erreurs.

+-

J’identifie avec assurance les principaux outils et compétences requis pour mener à bien mon projet artistique.

+

Je distingue facilement les principaux outils et comprends les compétences essentielles pour réaliser mon projet artistique, en les adaptant de manière efficace aux caractéristiques spécifiques de celui-ci.

++

3.2 – Justifier des choix pour rendre compte du cheminement qui conduit de l’intention à la réalisation

J’ai du mal à expliquer les choix artistiques dans mon projet et le cheminement de ma réflexion.

Je commence à fournir des explications pour justifier mes choix artistiques, mais celles-ci manquent de cohérence et de clarté.

+-

Je justifie clairement mes choix artistiques en expliquant le cheminement qui m’a conduit à la réalisation finale.

+

Je fournis des justifications convaincantes, approfondies et bien liées à mes choix artistiques, mettant en évidence une réflexion critique et un cheminement réfléchi.

++


Références au programme du cycle 3


Questionnement(s)

La représentation plastique et les dispositifs de présentation :

  • l’autonomie du geste graphique, pictural, sculptural : ses incidences sur la représentation, sur l’unicité de l’œuvre, son lien aux notions d’original, de copie, de multiple et de série,

Les fabrications et la relation entre l’objet et l’espace :

  • l’hétérogénéité et la cohérence plastiques : les questions de choix et de relations formelles entre constituants plastiques divers, la qualité des effets plastiques induits ; le sens produit par des techniques mixtes dans les pratiques bidimensionnelles et dans les fabrications en trois dimensions,

La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre :

  • les effets du geste et de l’instrument : les qualités plastiques et les effets visuels obtenus par la mise en œuvre d’outils, de médiums et de supports variés ; par l’élargissement de la notion d’outil — la main, les brosses et pinceaux de caractéristiques et tailles diverses, les chiffons, les éponges, les outils inventés, etc. — ; par les dialogues entre les instruments et la matière — touche, trace, texture, facture, griffure, traînée, découpe, coulure, etc. — ; par l’amplitude ou la retenue du geste, sa maîtrise ou son imprévisibilité,

Compétences disciplinaires

Composantes plasticiennes

– Expérimenter, produire, créer

  • 1.1 – Choisir, organiser et mobiliser des gestes, des outils et des matériaux en fonction des effets qu’ils produisent.

Composantes théoriques (méthodologiques et sociales)

– Mettre en œuvre un projet artistique

  • 2.1 – Identifier les principaux outils et compétences nécessaires à la réalisation d’un projet artistique.

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir l’altérité

  • 3.2 – Justifier des choix pour rendre compte du cheminement qui conduit de l’intention à la réalisation.

Composantes culturelles

– Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art


*Photographie de Ksenia Chernaya – pexels.com


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