Jogging

En portant de manière inhabituel le jogging ou en lui inventant de nouveaux usages, vous réaliserez une photographie drôle, ironique ou grinçante qui proposent une lecture critique jouant sur les stéréotypes culturels et sociaux véhiculés par ce vêtement.

Vous prêterez attention au cadrage, au point de vue, à la lumière, à la mise au point […] et n’utiliserez aucun filtre.

Les membres du Monty Python’s Flying Circus à New York, avril 1976 – Photo de Suzanne Vlamis

Méthodologie

  1. Pour rechercher, créer ou visualiser des relations à venir entre ce vêtement et la critique recherchée, utilisez la technique du remue-méninges (brainstorming)
  2. Réalisez à partir de votre collecte d’idées ou de notions une carte mentale, afin de créer des liens logiques permettant de structurer voire faire converger vos idées vers une unique réponse.
  3. Collectivement, présentez votre idée principale et échangez autour de la demande. Comment la photographie confronte-t-elle le stéréotype décrié à votre lecture critique ? Qu’est-ce qui diffère entre votre photographie et une photo de vêtement d’un magazine ? En quoi votre réalisation photographique propose-t-elle une critique culturelle et sociétale ?
  4. Suite à ce travail préparatoire, réalisez et enregistrez les premières prises de vue photographiques.
  5. Choisissez, retouchez, recadrez vos photographies, afin de les proposer sous leur forme finale de présentation (: diptyque, planche, etc.).
  6. Présentez à la classe votre travail photographique.

La photographie

Dès son invention, la photographie inaugure une nouvelle ère dans la représentation ; le procédé donne à voir une représentation du réel objective. L’homme ne représente plus le réel tel qu’il le voit et tel qu’il le peut, mais c’est le « réel » qui impressionne le support (par l’action directe de la lumière qui est réfléchie, ou émise, de l’objet à la surface sensible). Ainsi la photographie trouve rapidement son usage dans le reportage, dans l’anthropométrie (: inventée par Alphonse Bertillon). Les photographes ambitionnent de réaliser un inventaire du monde.

Toutefois, cette objectivité a ses limites. La photographie argentique permettait déjà de travestir la réalité, d’ajouter ou de retrancher des éléments d’une image (cf. photomontage) et avec l’avènement de la photographie numérique, ces trucages qui n’étaient auparavant accessibles qu’à des connaisseurs, deviennent à la portée de tous.

De plus, les choix du photographe importent : choix du sujet, du cadrage, de la mise au point, mais aussi du développement, du tirage (recadrage), des retouches, etc.

Le photographe interprète à sa façon le réel qui s’offre à lui. Ainsi, en noir et blanc, une ambiance peut être rendue dramatique par certaines techniques alors que la réalité ne l’était pas autant. Le simple fait d’attirer l’œil sur un élément, en le photographiant, modifie la perception des spectateurs (récepteurs de l’image) face à la globalité de la scène qui se voit de plus réduite à une ou plusieurs images.
S’ajoutent à cela les limites technologiques pour représenter les couleurs, les perspectives, les sujets en mouvement, etc. Un appareil photo ne retransmet pas exactement ce que l’observateur voit. Il peut déformer, créer des aberrations chromatiques, exagérer la perspective, etc.

Source Wikipédia

Objectifs

La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :

  • avoir une pratique photographie porteuse de sens
  • mettre en œuvre un processus de création
  • découvrir des approches multiples sur l’univers du vêtement (codes sociaux, modes, histoire, technique, lieux de travail et de mémoire)
  • déconstruire les clichés ou en proposer une lecture critique.

Questions

Comment les images de corps athlétiques ont-elles contribué à la création d’archétypes culturellement dominants ? Comment l’art peut-il contribuer à la compréhension de notre société ? Dans quelle mesure l’appropriation et le détournement de fonction d’objets communs ouvrent-ils le champs de la création artistique ? De quelles manières l’image photographique dans ses spécificités permet-elle une narration, entre le réel et le fictif ?

Références artistiques possibles

  • François AUBERT, Chemise de l’Empereur Maximilien de Habsbourg portée lors de son exécution, 1867, photographie, Metropolitan Museum of Art, NY
  • Hugo BALL, Karawane,1916, costume porté pour une lecture au Cabaret Voltaire, Zurich
  • John HEARTFIELD, Der Sinn von Genf (La Signification de Genève), 1932, photomontage
  • Michelangelo PISTOLETTO, Venus aux chiffons, 1967-2008, moulage, vêtements, dimensions variables
  • Mariko MORI, Link of the Moon (Miko No Inori), 1996, vidéo installation
  • Erwin WURM, One Minute Sculpture, 1998, performance, photographie
  • Nicole TRAN BA VANG, Collection Printemps/ Été, 2001, photographies numériques
  • Philippe RAMETTE, L’ombre (de moi-même), 2007, installation lumineuse, dimensions variables
  • Daniel FIRMAN, Caroline (série Attitude), 2011, moulage, vêtements – https://danielfirman.com/series/attitude/

Performance

La performance désigne la pratique d’un artiste se concentrant radicalement sur l’effectuation d’une action et sur l’immédiateté de son pouvoir signifiant et l’œuvre d’art ou l’échantillon artistique créé par cette action.

La performance implique quatre éléments fondamentaux : le temps, l’espace, le corps ou la présence de l’artiste dans un médium, et la relation entre le créateur et le public. Les actions, généralement réalisées dans des galeries d’art et des musées, peuvent avoir lieu dans la rue, dans tout type de cadre ou d’espace et pendant n’importe quelle période. L’objectif est de susciter une réaction, parfois à l’aide de l’improvisation et de la mise en scène artistique.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Performance_(art)
https://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Performance/

Niveaux de maîtrise

Compétences

Maîtrises

1.1 – Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu

Je choisis et mobilise avec difficultés des langages et moyens plastiques variés pour exprimer mon intention artistique. Je ne parviens pas à exploiter l’inattendu de manière créative.

Je commence à explorer des langages et moyens plastiques variés, mais j’exploite sans analyse l’impact de mes choix artistiques et l’utilisation de l’inattendu.

+-

Je choisis et adapte à profit des langages et des moyens plastiques variés pour exprimer mon intention artistique et intègre l’inattendu de manière créative dans ma démarche.

+

Je fais preuve d’une bonne maîtrise dans le choix, la mobilisation et l’adaptation des langages artistiques variés, en créant des effets artistiques convaincants et en utilisant l’inattendu de manière novatrice.

++


Références au programme du cycle 4


Questionnement(s)

La représentation ; images, réalité et fiction :

  • la ressemblance : les images artistiques et leur rapport à la fiction, notamment la différence entre ressemblance et vraisemblance
  • la création, la matérialité, le statut, la signification des images : les différences d’intention entre expression artistique et communication visuelle, entre œuvre et image d’œuvre.

L’œuvre, l’espace, l’auteur, le spectateur :

  • la relation du corps à la production artistique : l’implication du corps de l’auteur ; la lisibilité du processus de production et de son déploiement dans le temps et dans l’espace : traces, performance, théâtralisation, événements, œuvres éphémères, captations, etc.

Compétences disciplinaires

Composantes plasticiennes

Expérimenter, produire, créer

  • 1.1 – Choisir, mobiliser et adapter des langages et des moyens plastiques variés en fonction de leurs effets dans une intention artistique en restant attentif à l’inattendu.

Composantes théoriques (méthodologiques et sociales)

Mettre en œuvre un projet artistique

  • 2.4 – Faire preuve d’autonomie, d’initiative, de responsabilité, d’engagement et d’esprit critique dans la conduite d’un projet artistique.
  • 2.5 – Confronter intention et réalisation dans la conduite d’un projet pour l’adapter et le réorienter, s’assurer de la dimension artistique de celui-ci.

S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs, établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité

  • 3.2 – Établir des liens entre son propre travail, les œuvres rencontrées ou les démarches observées.

Composantes culturelles

Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art

  • 4.5 – Prendre part au débat suscité par le fait artistique.

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